Des groupes privés sur Facebook attirent l’attention en se revélant comme des forums de communication entre les propriétaires de biens immobiliers et les bailleurs. Ils y échangent des informations sur des locataires présumés mauvais payeurs, alimentant des listes noires, une pratique illégale et discutable sur le plan éthique.
Des groupes privés et leurs intrigantes listes noires
Dans ces internet forums sur Facebook, des utilisateurs se présentent comme des victimes d’impayés et émettent l’intention de dresser des listes noires. Ces groupes privés proposent des discussions par zones géographiques où les noms, dates de naissance et photos de personnes présumées mauvaises locataires sont divulguées. Certains commentaires sont aussi détaillés pour stipuler l’emplacement exact et la somme de l’ardoise laissée.
Danger des informations personnelles en ligne
Ces informations privées, qui peuvent être consultées par tout membre du groupe, sont soumises aux regards de professionnels de l’immobilier. Ce détournement d’information pourrait entrainer diverses conséquences pour les personnes concernées qui, confrontées à des difficultés personnelles, peuvent se retrouver dans un cercle vicieux de rejet de demandes de location.
Une pratique répandue malgré son illégalité
Si cette pratique est bien illégale selon la CNIL et la Fédération nationale de l’immobilier, elle semble néanmoins répandue. Une enquête sous caméra cachée a même révélé qu’un agent immobilier confirmait l’existence de ces listes noires et admettait qu’entre professionnels, ils s’échangent les informations.
Témoignages de victimes
Plusieurs victimes ont été contactées au téléphone. Une micro-entrepreneuse a exprimé son regret d’avoir son nom affiché suite à des retards de paiement, tandis qu’une autre se demande si ce fichage n’a pas mené au désistement d’un propriétaire alors qu’elle et son compagnon avaient été préalablement acceptés.
Les administrateurs de groupes assument
Un administrateur d’un tel groupe, Nicolas Molders, assume le caractère limite de ces listes. Ancien propriétaire ayant connu des démêlés avec des locataires, il voit ce groupe comme un moyen d’éviter à d’autres de vivre les mêmes drames.
La CNL choquée
Le Président national de la CNL, Eddie Jacquemart, a évoqué la pratique comme étant “d’un autre temps” et la qualifie de discrimination. Il souligne le fait qu’un locataire fiché aura du mal à retrouver un logement toute sa vie. La CNL réfléchit à une action en justice et la CNIL a déjà reçu un signalement visant l’un de ces groupes. Pendant ce temps, Facebook assure mener des vérifications.
Avec une moyenne de seulement 3% d’impayés en France, cette pratique apparaît non seulement illégale, mais aussi disproportionnée par rapport au problème qu’elle entend résoudre. Les propriétaires disposent de recours légaux pour faire face aux impayés. Ces recours offrent une méthode plus juste et respectueuse des libertés individuelles pour résoudre les litiges locatifs.